Projeto Portal foi uma revista de contos de ficção científica com periodicidade semestral, editada no sistema de cooperativa durante os anos de 2008 e 2010. A pequena tiragem — duzentos exemplares de cada número — foi distribuída entre acadêmicos, jornalistas e formadores de opinião. Seis números (de papel e tinta, não online). O título de cada revista homenageou uma obra célebre do gênero: Portal Solaris, Portal Neuromancer, Portal Stalker, Portal Fundação, Portal 2001 e Portal Fahrenheit.


Idealização: Nelson de Oliveira | Projeto gráfico e diagramação: Teo Adorno
Revisão: Mirtes Leal e Ivan Hegenberg | Impressão: LGE Editora

sábado, 26 de fevereiro de 2011

Exil sur planète fantôme




(Hubert-Félix Thiéfaine)

En ce temps-là, nos fleurs vendaient leur viande aux chiens
Et nous habitions tous de sordides tripots
Avec des aiguillages pour nos petits matins,
Quand le beau macadam nous traitait de salauds,
Nous traitait de salaud.

Nous vivions nos vertiges dans des vibrations folles
Et gerbions nos enzymes en nous gueulant : moteur !
Mais entre deux voyages, entre deux verres d'alcool,
Nous n'avions pas le temps de décompter nos heures,
De décompter nos heures.

Nous étions les danseurs d'un monde à l'agonie,
En même temps que fantômes conscients d'être mort-nés.
Nous étions fossoyeurs d'un monde à l'agonie.
En ce temps-là, le rien s'appelait quotidien
Et nous allions pointer dans les jobs interdits.
Dans les musiques blêmes, dans les sombres parfums
Dans les dédales obscurs où plane la folie
Où plane la folie

Et nous avions des gueules à briser les miroirs,
À ne montrer nos yeux que dans le contre-jour,
Mais entre deux délires, entre deux idées noires,
Nous étions les plus beaux, nous vivions à rebours,
Nous vivions à rebours.

Nous étions les danseurs d'un monde à l'agonie,
En même temps que fantômes conscients d'être mort-nés.
Nous étions fossoyeurs d'un monde à l'agonie.
En ce temps-là, les gens s'appelaient citoyens.
Nous, nous étions mutants, nous étions androgynes.
Aujourd'hui, la tempête a lynché mes copains
Et je suis le dernier à rater mon suicide,
À rater mon suicide.

Mais je veux vivre encore plus ivre de cramer.
Je veux ronger le mal jusque dans ses recoins.
J'ai traîné mes vingt siècles d'inutilité.
Je n'ai plus rien à perdre, mais j'en veux pour ma fin,
J'en veux pour ma faim.


P R O J E T O P O R T A L B L O G F E E D